Printemps en Norvège - OSLO - Mai 2010

Norvège du 16 mai au 3 juin 2010

Pour découvrir la Norvège, nous avons choisi :

- de découvrir Oslo le jour de la fête nationale (17 mai), en faisant Genève-Oslo  avec Norwegian airways le 16 mai,

- de gagner Bergen sur la côte ouest par le train,

- de prendre l' Express côtier Hurtigruten pour faire Bergen-Kirkenes-Bergen à bord du Nordstjernen (12 jours),

- de revenir à Oslo en train de nuit pour y passer encore 3 jours avnt de regagner Genève le 3 juin.

OSLO (550 000 H) :

Oslo est une capitale décontractée, au fond d' un fjord, entourée de lacs et de forêts où il fait bon vivre. Cette ville de plus en plus recherchée est en pleine mutation... Si le cadre est exceptionnel, la ville n' offre pas un patrimoine historique et architectural époustouflant. C' est l' ambiance qui en fait le charme sans négliger toutefois la vie culturelle et ses structures (nombreux musées, parcs, bâtiments incontournables...et un nouvel opéra...).

  C' est volontairement que nous avons choisi d' arriver le 16 mai au soir pour vivre l' événement national  qui commémore chaque année, la Constitution du 17 mai 1814 et nous ne l' avons pas regretté ! Connaissant les difficultés pour se loger à Oslo à des prix raisonnables, plus particulièrement à cette date, nous avons tout réservé à l' avance. Tout en Norvège coûte cher, hôtels et restaurants n' échappent pas à la règle.

Malgré le retard de notre avion, nous avons tout de même pu prendre (de justesse) le dernier flytoget (train rapide qui relie, toutes les dix minutes, l' aéroport de Gardenmoer au centre d' Oslo (45 Km environ). C' est le moyen le plus rapide (20 mn) mais  aussi le plus cher (170 Kon) ! Notre hôtel (Anker hôtel - Stargata) se trouve à 10 mn à pied de la gare mais à 1 H du matin, sous une légère pluie, avec de lourds (trop...) bagages et sans aucun repère, nous nous sommes offert le luxe d' un taxi et à Oslo, à ces heures-là c' en est un... (280 Kon...) ! C' est un grand hôtel, sans caractère particulier et, en plein travaux, il n' a rien de très accueillant mais quelques mots chaleureux (et en français !) à la réception modifient positivement nos impressions...

     - 17 mai : fête nationale

Sans rien connaître de la ville ni du programme de cette fête, munies d' un plan, nous quittons l' hôtel vers 11 heures avec une seule obligation, passer par la gare centrale retirer nos billets de train du lendemain. Nous comprenons très vite qu' il n' y aura qu' à se laisser porter par le flux festif... De toutes les grandes rues arrivent des fanfares, des écoles, où enfants et enseignants rassemblés sous leur bannière, portent les couleurs du pays...  Tous se dirigent vers l' avenue Karl Johan, la plus grande avenue d' Oslo qui conduit au Palais royal (Slottet) au coeur d' un immense jardin, en passant devant Startinget, le siège du gouvernement. Pour mieux profiter du défilé, nous restons au bord de l' avenue, profitant d' une trouée au coeur d' une foule de spectateurs de plus en plus dense. Bien pour les photos mais il faut faire vite pour capter ce que l' on souhaite !...  Cette ambiance de fête nationale nous est complètement étrangère ! Aucun service d' ordre perceptible, aucune barrière séparant les spectateurs des formations qui défilent, aucuns gradins pour des privilégiés, aucune formation militaire... C' est la fête de tous qui met à l' honneur, les écoles et leurs fanfares venues de tout le pays, la jeunesse (les étudiants vêtus de rouge ou de bleu que l' on appelle les Russ). C' est très coloré de bleu, de blanc, de rouge, des centaines de drapeaux flottant sur la foule. L' avenue Karl Johan en est bordée et la plupart des participants en porte un, à la main, les hommes optant au moins pour un long ruban tricolore accroché à la veste par une cocarde. Le drapeau norvégien a les couleurs du nôtre, pour sa référence à la liberté, rappelant par sa croix bleue (la croix scandinave) son rong rattachement à la Suède ; son indépendance effective ne datant que de 1905 ! Il y a aussi bien d' autres couleurs apportées par les "bunads", costumes traditionnels beucoup portés ce jour-là par les dames de tout âge et par quelques messieurs (on dit qu' ils le portent de plus en plus... car ce costume met leurs mollets en valeur !... ). Il y a les couleurs mais aussi l' atmosphère : joie, fierté, communion... Quelle leçon de patriotisme ! Le tableau semble presque parfait si l' on remarque l' ensemble des cultures rassemblées sous les drapeaux : petits pakistanais, asiatiques, maghrébins tous célèbrent le pays sous ses symboles... On peut porter le foulard et les drapeaux ! N' oublions pas qu' il s' agit des écoles et que dans le fonctionnement de la société norvégienne, les problèmes liés à l' immigration ne sont pas pour autant résolus... et le tableau est moins idyllique...

Quand nous décidons de suivre à nouveau le défilé, les trottoirs sont bondés et à l' approche de Startinget une petite halte dans un café nous offre un moment de respiration... La perspective sur le Palais royal est impressionnante...C' est en nous engouffrant dans des rues perpendiculaires que nous gagnons les jardins du Palais, beaucoup de gens font comme nous... C' est ici que l' on peut le mieux admirer les bunads, beaucoup de gens se retrouvant ici en famille ou entre amis pour terminer la journée ensemble. Pendant ce temps, le défilé continue jusqu' au Palais où la famille royale au complet salue  la foule au balcon inlassablement... C' est le point d' orgue de ce défilé, avant de faire demi tour, chaque école ou association offre une prestation à cette famille respectée... La famille royale vit à l' extérieur d' Oslo, le palais ne servant que pour les cérémonies officielles. Elle fait en Norvège l' unanimité ! Les bunads sont d' une grande diversité, chaque famille y inscrit son caractère propre en fonction de son histoire et... de ses moyens ! La confection du Bunad est artisanale. Orné de différentes broderies faites main et de breloques en argent sur le corsage il peut atteindre un prix élevé. Il faut compter au moins 3000 Euros pour s' en offrir un que l' on garde toute sa vie pour le porter ce jour-là et dans d' autres occasions (mariages...). Beaucoup de jeunes filles s' en font  faire un, ce n' est pas du tout ringard de le porter...  Dans l' après-midi, la foule se disperse et on termine la journée en famille ou entre amis soit dans les rues et les bars soit dans les parcs pour une promenade soit au balcon dénudés au maximum (malgré une température que nous trouvons un peu fraîche) pour profiter du début du printemps qui vient juste de faire son apparition. Le soleil est en Norvège une denrée précieuse dont on ne manque aucun rayon ! Plus tard,  dans les rues et les bars, l' alcool coule à flots et l' ambiance change de style...

Le parc Frogner et les sculptures de Gustav Vigeland

Pour terminer la journée, nous gagnons à pied le parc Frogner au nord-ouest de la ville, un des endroits les plus visités d' Oslo. C' est un peu loin mais nous découvrons un quartier résidentiel agréable où chaque maison a son drapeau comme bon nombre de voitures. Nous y retrouvons de nombreuses familles et beaucoup de bunads à admirer !

Ce parc , véritable musée à ciel ouvert, contient 192 sculptures qui constituent l' oeuvre majeure de Gustave Vigeland, célèbre sculpteur norvégien, réalisée  durant les vingt dernières années de sa vie, entre 1922 et 1943. C' est en traversant le pont, bordé de 58 statues, représentant les âges de la vie, que l' on entre dans l' univers de Vigeland. L' ensemble de ces statues, en bronze ou en granit, s' intéresse à la destinée humaine, aux rapports intergénérationnels (hommes-femmes, parents-enfants). Deux monuments se distinguent de cet ensemble : la fontaine et le monolithe. La fontaine se présente comme une grande vasque portée par 6 géants de différents âges, entourée d' êtres humains dans des arbres. Le monolithe, fait de corps enchevêtrés, est entouré de 36 groupes de granit extrêmement émouvants.

Outre, cette oeuvre monumentale, on doit aussi à ce sculpteur quelques bustes de Norvégiens illustres comme Henrik Ibsen (écrivain, poète et directeur de théâtre). En 1902, il participa à la restauration de la cathédrale de Nidaros à Trondheim.

 

L' opéra national :

 De retour à Oslo, le 30 mai, il nous reste trois jours pour poursuivre la découverte de la ville. C' est  l' opéra, inauguré en 2008, qui sera notre priorité. Construit au bord du fjord, à Bjorvika, cet édifice (le plus grand construit en Norvège depuis la cathédrale de Trondheim) a reçu, en 2009, le prix européen d' architecture contemporaine. Situé dans une zone portuaire en friche, dans le quartier des docks, il est le symbole prestigieux de la rénovation urbaine d' Oslo. D' aspect cubique, fait de marbre blanc, de verre et de métal, il évoque, pour certains, un paquebot,  pour d' autres, un iceberg ! La noblesse des matières apporte aux  formes pures et géométriques la note sensible qui pourrait lui manquer... très, très beau ! L' intérieur, avec un mur-vague en bois, des cloisons "ajourées d' effets lumière", la transparence du verre et un plafond blanc tendu de 4000 m2, est d' une grande élégance.

 

Le quartier Bygdoy et les musées

De l' autre côté du fjord, à la pointe de Bygdoy, se trouve un très beau quartier résidentiel (sorte de Neuilly) et de nombreux musées : musée viking, musée du Kon-Tiki, musée des Traditions Populaires, musée du Fram (bateau ayant servi lors des expéditions polaires de 1893), musée de la marine. S' y rendre à pied ferait perdre beaucoup de temps, nous choisissons le ferry à l' aller et le bus au retour pour découvrir le musée Viking et celui du Kon-Tiki..

     le musée des bateaux vikings

     On peut y voir 3 bateaux vikings de 20 m de long, trouvés en bordure du fjord d' Oslo. Ils avaient été ensevelis pour emporter leur propriétaires au royaume des morts comme le voulait la tradition viking. Y sont également exposés des traineaux, un chariot, des bijoux, tout un patrimoine retrouvé dans les tombeaux.  Une belle occasion de découvrir le savoir-faire et les qualités artistiques de ce peuple fondateur d' Oslo..

Le musée du Kon-Tiki : On peut y voir les embarcations des expéditions menées dans le Pacifique par l' anthropologue aventurier, norvégien, Heyerdahl : le radeau Kon-Tiki (1947) et le bateau en papyrus Ra II 1970). Ces incroyables embarcations que l' on imagine mal en plein océan ravivent bien des souvenirs...

Le musée MUNCH : Excentré lui aussi dans le quartier de Toyen, au nord-est de la ville, le musée Edvard Munch (1863-1944) réunit les oeuvres de ce grand peintre norvégien (1100 peintures et 810 gravures). On y retrouve toutes les angoisses de Munch mais aussi tous les styles qu' il a utilisés avant d' être étiqueté "maître de l' expressionnisme" : une découverte saisissante... Des oeuvres fortes et impressionnantes, certaines célèbres telles que "le cri", volée puis retrouvée en 2006. Le retour au centre ville nous aura permis de découvrir le métro d' Oslo.

La dernière journée sera surtout dominée par la flânerie... au cours de laquelle nous découvrirons le centre Nobel pour la Paix, l' Hôtel de ville où est, en fait, remis chaque année le prix Nobel , Aker Brygge (anciens chantiers navals transformés en marina de luxe avec de nombreuses boutiques et d' innombrables restaurants, affichant lui aussi un style architectural résolument contemporain) quartier très, très fréquenté, plutôt branché, le  Grand Café où Ibsen et Munch s' installaient régulièrement...

Profitant du beau temps, nous avons comme les Osloinger, profité pleinement de l' avenue Karl Johan, des pelouses et fontaines de son terre plein central jusque sous les fenêtres du Gouvernement. Les habitants d' Oslo, comme tous les Norvégiens, aiment la vie en plein air et dès la sortie du travail, ils investissent tous les espaces verts pour en faire des lieux de détente en toute décontraction.