Hama, le circuit des villes mortes et Apamee (Afamia)

Publié le par marino

18 -19 mai 2009

Venant de Homs, ville sans intérêt, nous avons opté pour une étape à Hama pour découvrir aux alentours, les "Villes mortes" et Apamée. Le bus nous laisse à la gare routière et c' est en taxi que nous rejoignons l' Hôtel Riad en milieu de journée. Ce choix s' est avéré judicieux : l' accueil y est sympathique, les échanges faciles car Abdullah parle très bien anglais et un peu français, il organise des circuits pour les touristes et il y a un accès internet... L' ambiance, ici, n' a rien de damascène !... Image 107Quelle différence ! C'est une ville encombrée, bruyante (4ème ville de Syrie avec 400 000 H), dure !  Au bruit des voitures et des klaxons, s' ajoute celui des norias qui font la curiosité de la ville. Quelques unes, restaurées et entretenues continuent de remonter l' eau de l' Oronte dans un grincement rappelant à s' y méprendre le bruit d' une tronçonneuse ! Et il y en a plusieurs ! Si on supporte, on peut les admirer depuis les jardins et leurs terrasses de café qui bordent la rivière. Le bruit n' est pas le seul désagrément des bords de l' Oronte, vous ne vous en tirerez pas sans faire les frais des nuées de moustiques qui ne manqueront pas de vous importuner... Image 106Malgré tout, nous suivons le sentier partant du centre ville longant la rivière à travers des pelouses plus ou moins bien entretenues. Ces lieux sont très prisés par les mamans qui y font jouer leurs enfants et en fin d' après-midi, les familles se retrouvent pour le goûter ou le pique-nique du soir. On pique-nique beaucoup en famille, le soir, le week-end, dans toute la Syrie. Quand il n' y a pas mieux, les bords d' autoroute font l' affaire ! Nous sommes justement interpellées par un groupe de femmes vêtues de noir avec des enfants. La nappe qu' elles ont dépliée est recouverte de pâtisseries très alléchantes... Elles engagent la conversation, ravies de pouvoir parler avec nous. Elles fêtent les deux ans d' une petite fille ravissante. Il y a là, la maman, infirmière, deux tantes, profs de français (l' une des deux, célibataire, est vêtue d' un long manteau Image 104marron, tenue très portée à Hama) et la grand-mère. Image 105Le mari de l' une d' elle arrivera plus tard ayant terminé son travail de chauffeur de taxi. C' est surtout de la condition de la femme en Syrie qu' elles souhaitent nous parler, très motivées pour une évolution de leurs coutumes mais sans savoir qui prendra un jour l' initiative des changements tant la tradition est forte. Les femmes, qui sont là travaillent, mais rares sont les femmes en Syrie qui s' éloignent de la maison. Leur travail d' ailleurs, ne les dispense pas des travaux de la maison que la plupart des maris ne partagent pas du tout. Les maris, nous disent-elles, apportent l' argent et nous faisons le reste. L' une d' elle nous précise que le sien l' aide mais il ne vit pas là souvent car il travaille aussi en pologne. C' est un remariage. La jeune fille célibataire est belle et triste. Elles rêve de voyages mais, n' étant pas mariée, elle, ne peut sortir sans ses soeurs ou sa mère. Par ailleurs, il est difficile d' obtenir un visa touristique quand on est syrien, alors syrienne n' en parlons pas... Toutes les trois nous envient et leur curiosité est vive. On ne sait pas ce que la grand-mère en pense... Le goûter est copieux, toutes les pâtisseries sont délicieuses. Les femmes syriennes cuisinent beaucoup, plusieurs heures par jour. Il semble que l' on mange souvent dans la journée... Le goûter n' était pas terminé que déjà le pique-nique du soir se préparait, il y avait beaucoup de choses. Elles nous demandaient de rester. Le mari étant arrivé, les sujets de conversations ont changé. Lui, était peu bavard. Nous nous sommes laissé tenter par quelques spécialités syriennes, les waraks ou yalanji, feuilles de vigne farcies que l' on nous avait bien recommandé d' éviter du fait du persil qu' elles contiennent souvent mal lavé paraît-il !!! Mais la politesse ne nous permettait plus de refuser, la gourmandise non plus d' ailleurs ! C' était tellement bon que nous avons vite oublié les risques encourus que nous n' avons d' ailleurs jamais vu venir !... Après quelques photos qui ne leur parviendront  jamais tant la réception de celles-ci avait l' air de leur poser problème ( il paraissait impossible de nous donner une adresse...). Touchées par cette rencontre et un peu attristées par l' envie que nous avons  suscité chez ces femmes, nous avons retrouvé Riad Hôtel complètement dévorées par les moustiques.

Cette rencontre relèguera les norias à leur juste place... Nous n' oublierons pas non plus l' atmosphère de cette ville, beaucoup moins accueillante que Damas. Hama est une ville très religieuse, très conservatrice, comptant plus de 20 minarets. C' est la ville des Frères musulmans, bastion de l' Islam sunnite extrémiste qui a tenté de renverser le pouvoir en 1982. La riposte des autorités fut musclée (plus de 20 000 morts) et l' intégrisme éradiqué ! Personne ici ne souhaite aborder le sujet..

 

Le lendemain, ce sera une journée archéologique !

L' hôtel Riad nous a proposé un circuit avec deux autres Francais ayant le même projet... Rien que notre taxi valait le coup...

Image 144 Une heure à flâner dans les ruines de Sergilla à huit  heures trente du matin,  c' est agréable, le soleil est encore supportable !Image 118 

 

Ensuite, Al Bara où il ne reste que deux tombeaux pyramidaux  parmi les champs d' oliviers et enfin Apamée, lun des sites archéologiques syriens le plus prestigieux après Palmyre. Image 117Image 130Image 136Sous le soleil ardent de la mi-journée, il faut être bien équipé....  Il est midi quand notre chauffeur nous dépose à l' entrée nord du site nous précisant qu' il nous attend à quinze heures  de l' autre côté . Tout ce temps caniculaire pour arpenter les 1,8 km du Cardo maximus, la rue principale bordée de colonnes [400 sont restaurées, le reste n' est qu' un vaste champ de ruines , parsemé d' herbes folles, attendant de nouveaux crédits pour se relever)... Quelle chaleur écrasante ! Les yeux brûlent  derrière les lunettes... Il n' y a rien ni personne, seulement une petit guérite de bois de pour s' acquitter du droit d' entrée et une mobylette de temps en temps nous proposant quelques souvenirs. Vue l' immensité du site complètement désert, on pourrait facilement se faire arnaquer. Mais la Syrie est un pays sûr, les Syriens ne se risquent pas à de tels délits !... Le touriste est "enquiquiné"  sans violence. Par exemple , seul dans sa petite guérite, l' employé se fait un peu prier pour vous donner un ticket. Une bonne partie des fonds qu' il récolte  pour l'  accès à ce site, ni commenté ni entretenu, doit lui permettre d' améliorer son ordinaire. La traversée terminée, nous nous jetons comme tout le monde sur les boissons proposées aux touristes. Quelle chaleur ! Il paraît que ce n' est rien par rapport à Palmyre... Les Romains qui ont conquis cette ville, vieille d' au moins deux mille ans, en 64 avant JC, l' ont rendue très prospère. Les premières fouilles datent de 1928. En parcourant la grande colonnade, on croise les Thermes, en partie restaurés, une magnifique colonne votive (15 m de haut) au croisement du Decumanus. Certaines colonnes sont finement cannelées, surmontées de chapiteaux corinthiens.

Image 162Image 151
Image 165Image 158

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Nous terminerons notre séjour à Hama avant de rejoindre la côte méditerranéenne, dans un magnifique restaurant , "Aspasia", belle demeure ottomane restaurée. Nous y sommes accueillies chaleureusement, on nous offre une pâtisserie, partout, nous sommes traitées avec égards et considération. Nous sommes autorisées à photographier sauf, cela s' entend, du côté ou est affichée la photo du couple présidentiel. Les seules affiches que l' on trouve dans les espaces publics sont celles qui représentent Bachar el-Assad avec ou sans son élégante épouse. Tous les regards semblent nous envier... Que représentons-nous pour eux ? C' est un restau branché bien sûr, compte tenu du cadre. Les familles qui sont là sont à l' évidence aisées. Fières de nous montrer leurs enfants vêtus comme des poupées, certains parents les envoient nous faire un bisou. Le regard porté sur les Européens va de pair avec le niveau social ... On montre que l' on se reconnaît dans la culture européenne et on dit surtout que la Syrie évolue ...  Sur quelles questions ???... Image 108

Publié dans carnets de voyages

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article