De Latacunga à Cuenca via Ambato .... Brrrrr !!!...

Publié le par marino

Mercredi 16 janvier 2008

 

Le taxi nous dépose au « Terminal terrestre » de Latacunga. Comme nous y sommes habituées, il suffit de suivre l'employé qui crie le plus fort la destination choisie et de s'en remettre à lui en toute sécurité. C'est finalement pratique et sécurisant. On ne traîne jamais. Ca se confirme, comme nous l'avait dit notre guide, il n'y a pas de car direct Latacunga-Cuenca, il faut changer à Ambato (là où l'on aurait du prendre la route de Banos).

Nous voilà donc installées pour 30 km seulement (1 heure de trajet). Nous espérons voir le volcan « Tungurahua » en éruption (il est tout près) mais c'est de nouveau brouillard et pluie au fur et à mesure que l'on grimpe et on ne verra  rien. La photo ci-jointe a été prise dans la presse locale.

La scène habituelle des « Terminal terrestre » se reproduit à Ambato et un employé de l'agence où nous achetons nos billets nous accompagne jusqu'au car, garé plus loin dans la rue, et porte nos bagages. Cela lui vaut bien un dollar. Nous sommes en fait aux soins de la compagnie qui nous avait été conseillée, « Santa ». Une boisson et quelques biscuits nous sont offerts pour affronter les huit heures de trajet qui restent. Il y a les toilettes pour les dames et la télé qui diffuse les films les plus débiles (toujours très fort bien sûr !) cependant largement appréciés semble-t-il ! Le car est bien, il a l'air en bon état, il y a deux chauffeurs et le « steward ». Nos places sont numérotées. Cette compagnie assure dix trajets par jour pour Cuenca et il y en a d'autres.

Je fais quelques photos, tout s'est découvert. Toujours des champs haut perchés et des familles au travail, des vaches et un patchwork de verts magnifiques. Mais nous prenons de l'altitude et le ciel s'obscurcit à nouveau. Nous retrouvons le mauvais temps aux environs de Alausi où les cars s'arrêtent pour la pause déjeuner. Tout au long du trajet, dans les villages, on peut acheter à manger au pied du car, tout est prévu. Très souvent des personnes montent à bord jusqu'à l'arrêt suivant pour proposer leurs produits. On ne s'ennuie  pas ! Alausi est dans un creux de relief, une sorte de cirque entre les volcabs (nous avons reperdu de l'altitude) et sous ce ciel d'un gris déprimant ce lieu m'angoisserait presque. Comme c'est très fréquent dans ce pays, une énorme statue de la vierge domine cette ville de montagnes où, aujourd'hui, je ne voudrais pas rester. Nous n'avons pas envie de manger et faisons quelques pas sans perdre de vue notre car. Après trente minutes, nous repartons sans savoir ce qui nous attend. Nous reprenons très vite de l'altitude, sur les flancs d'un volcan qui nous laisse apercevoir, de l'autre côté de la vallée, la route que nous venons de descendre sur les flancs d'un autre volcan. Toujours aucun arbre dans le paysage et le spectacle devient impressionnant, la route vertigineuse. Clo semble dormir (quelle chance !), d'autres rient aux éclats devant la télé, moi je n'ai pas la tête à ça ! Je trouve que le chauffeur conduit vite et m'interroge sur la qualité des freins pour la descente à venir, pensant sans cesse à Laffrey ! Le brouillard s'épaissit (c'est peut-être pas plus mal !) et la pluie nous rejoint. Comme c'est fréquent en cette saison, les pluies abondantes en altitude, dévastent la route (coulées de boue, nids de poules...) et les chantiers de remise en état sont permanents. La route qui s'est considérablement rétrécie aux alentours des 4000 m, est recouverte de boue, ravinée et l'eau la traverse en ruisseaux. Sur dix kilomètres environ, la route est transformée en piste boueuse, très glissante. Le car freine et slalome en permanence, flirtant parfois avec le précipice. Il semblerait qu'un sursaut un peu trop brusque puisse nous projeter dans le vide. Je trouve le temps interminable et l'on monte toujours...Je me demande vraiment comment chaque jour des dizaines de cars peuvent faire cette route ! La descente se fait tout le long sous la pluie. L'approche de El Tambo (ou l'on a envisagé de trouver un hôtel pour rejoindre le lendemain Ingapirca !) et le croisement de la route de Guayaquil m'apaisent. Je me dis que le plus dur est fait. En effet, même sous des trombes d'eau, le reste est moins impressionnant. Mais enfin, demain il va falloir refaire en sens inverse une partie de ce trajet pour revenir à Ingapirca. On verra tout ça en temps utile. Je savoure ce moment et suis ravie de ne pas dormir ici. Déprimant par ce temps-là ! On change de chauffeur. Celui-ci conduit beaucoup plus lentement et je parviens à lire le journal que nous prête le premier chauffeur (On y parle bien sûr de la France, Carla Bruni et Sarkozy, sujet favori de la presse locale. Tout le monde ici se passionne pour leurs amours. Ils en connaissent tous un rayon...). Le niveau de vie semble s'élever au fur et à mesure qu'on approche de Cuenca, les maisons sont grandes et belles. Il y a de plus en plus de voitures, des squares avec des tourniquets pour les enfants ...et la pluie n'arrive pas jusque là. L'altitude critique se situe vers 3000 m.

Dès notre arrivée, un taxi nous conduit à notre hôtel (Hôtel Chordeleig avenue Gran Colombia ). Le Routard, encore une fois, en a fait une juste description. Il est bien placé. L'intérieur du bâtiment de style colonial est superbe. Les chambres se répartissent autour d'un patio couvert, bien plus beau qu'à Latacunga, bien meublé dans le style aussi colonial où l'on prend le petit déjeuner, compris dans le prix de la chambre (24 dollars mais c'était sans compter 12% de taxes et 10% de service ce qui justifierait qu'il soit dans la catégorie supérieure du Routard. C'est souvent HT que les prix sont indiqués mais pas toujours). La chambre est vaste, gaie et donne sur la rue. Il y a la télé. C'est sans intérêt pour nous, mais bon !

Quelle ville reposante ! Belle, sereine, sûre. On peut flâner le soir, aller au restaurant sans problème. Les rues sont pleines de gens qui se promènent. C'est notre premier restaurant nocturne : Raymipampa, recommandé par le Routard : très sympa et repas très (trop !) copieux ! Comme on est bien et que c'est son anniversaire, Clo ne résiste pas à un verre de Pinacolada. C'est la fête ! Je repère une table de huit personnes qui ont des têtes de Français. Impossible de se tromper. Mais ?? Les rues sont encore animées quand on sort, des marchandes de fruits  et de glaces (on mange beaucoup de glaces en Equateur... pa nous bien sûr !) proposent encore leurs services tard dans la soirée. De magnifiques cerises nous tentent mais il faut les laver... Pour ménager notre système digestif,  nous nous contentons de les admirer ! Les magasins ferment plus tard (19H30). La population n'est plus aussi typée. On trouve moins d'Amérindiens et les Blancs dominent. Le niveau de vie semble élevé. La ville compte de très belles églises très bien restaurées (cette ville aussi est inscrite au patrimoine mondial par l'UNESCO). Jean-Paul II a laissé des traces. Il a sa statue dans la cathédrale, une très grande statue, et une fondation Jean-Paul II est installée dans un très beau bâtiment.

J'ai, comme beaucoup, un coup de cœur pour cette ville et partage l'avis d'internautes qui l'ont baptisée « l'Aix en Provence de l'Equateur » ! C'est un peu ça ...!

Publié dans carnets de voyages

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